Après avoir atteint le pôle Nord en 1994 et le pôle Sud en 1996, Bernard Voyer touchait le 3 ème pôle le 5 mai 1999 en réussissant l’ascension de la plus haute montagne sur terre, le Mont Everest 8 850 m.
Il était accompagné de Dorjee Sherpa Fulelee, son compagnon de cordée ainsi que de Chwangba Nuru Sherpa. Une toute petite équipe pour un grand succès. Nathalie Tremblay assura du camp de base la coordination de l’expédition.
Dorjee est d’abord et avant tout un ami, le compagnon de Bernard pour ses deux expéditions à l’Everest. L’un des meilleurs alpinistes avec 6 réussites à l’Everest. Un pilier de la fameuse réalisation du film Imax Everest. Il demeure à Phakding, village situé sur le sentier qui mène au Mont Everest. Il est marié et papa d’un fils, Nima. Après avoir atteint le sommet de l’Everest le 5 mai 1999, Bernard et Nathalie l’invitèrent pour deux mois au Québec.
C’est une erreur de croire que Sherpa signifie porteur. Sherpa désigne plutôt le peuple d’origine tibétaine qui aujourd’hui vit dans la plupart de vallées himalayennes.
Le Twin Otter se pose dans le village de Lukla, à 2 800m d’altitude et point de départ du trek qui mène à l’Everest. On dit que c’est la piste la plus inclinée au monde (30° !)
Ce trek ne suit aucune route, seul un sentier d’environ 60 km sépare le village de Lukla du camp de base (5 400m).Tout le matériel est porté à dos de yack et de porteurs.
Le trek nous fait découvrir de nombreux villages tous situés dans un décor à couper le souffle. Passage étroit, sentiers escarpés, et ponts suspendus. Aux personnes ayant le vertige... s’abstenir.
Entre le camp de base et le camp I, l’ascension se fait dans la fameuse cascade de glace. Le glacier est torturé, crevassé et d’énormes blocs de glaces séracs pouvant atteindre la taille d’un édifice s’écroulent régulièrement. Tous les alpinistes ont peur de cette cascade de glace. En 97, Bernard l’a franchi 12 fois et 6 fois en 99.
Qui dit haute montagne dit aussi avalanche. Elles sont dangereuses et très fréquentes dans le massif de l’Everest. Jour et nuit des grondements créés par des avalanches de roches et de neige apportent une forte ambiance au camp de base.
Camp I. Situé à 6 100m sur le haut de la Cascade de Glace. Les tentes sont montées sur un large sérac qui, un jour ou l’autre, chutera lui aussi dans la cascade. À 6 100m, il y a seulement 50% d’oxygène qu’on retrouve au niveau de la mer.
Une douzaine d'échelles sont installées pour traverser des crevasses. Lorsqu’une échelle ne suffit pas, une 2ème, une 3ème... est ajoutée et attachée à la précédente avec de la corde. Le contact des crampons avec l’échelle rend la traversée glissante et périlleuse. Le glacier étant en mouvement constant, il arrive qu’une échelle disparaisse au fond d'une crevasse.
Camp II, 6 500m. Presqu’à l’extrémité de la vallée, on s’installe sur la moraine latérale du glacier, comme c’est le cas au camp de base.
Au-dessus de nos tentes, est suspendu un glacier qui laisse échapper à l’occasion quelques fragments de glace de la dimension d’une maison!
Les effets de la haute altitude commencent à se manifester. Maux de tête, perte d’appétit etc... Le camp II est important pour l’acclimatation, on y séjourne plusieurs jours.
Camp IV, 8 000m. Col sud, le plus haut col sur terre! Tellement à bout de souffle, tellement épuisé, gelé, sans appétit ni sommeil il est difficile de trouver des qualités à cet endroit! En pleine "zone de la mort"... le corps humain ne trouve plus aucune adaptation au manque d’oxygène. Pour la dernière étape jusqu’au sommet, les alpinistes utilisent un apport d’oxygène. Cela ne facilite pas l’ascension, mais prévient l’œdème pulmonaire et cérébral.
Toutefois, certains alpinistes y sont allongés et ce, pour l’éternité.
L’arête sommitale vue du sommet sud à 8 700m. C'est une étape périlleuse avant d’atteindre le sommet situé 150 mètres plus haut. A cette altitude (jet stream), des rafales très puissantes proviennent souvent du côté tibétain. La corniche de neige est fragile et il y fait très froid. La pyramide sommitale est souvent dépourvue de neige et ses parois sont très abruptes. La toute dernière difficulté est le ressaut Hillary, 8 mètres d’ascension verticale sur un rocher lisse, nommé en l’honneur du premier vainqueur de l’Everest, Edmund Hillary, accompagné du sherpa Tensing Norgay. Au sommet, rien ne sert de regarder plus haut, tout est à vos pieds…
Après sa réussite de l’ascension de l’Everest, Bernard fut invité à signer le prestigieux tableau du »Everest Summiters Club » à Katmandou. Depuis ce temps les signatures de Bernard et de Dorjee côtoient celles de Hillary, Rob Hall, Messner…