Situé sur l’Île d’Ellesmere, à moins de 900km du pôle Nord, le mont Barbeau est la plus haute montagne au Nunavut et le sommet le plus haut à l’est des Montagnes Rocheuses sur le continent.
Si loin et si beau, le mont Barbeau respire l’air pur depuis des millénaires. Ses neiges sont immaculées, et très très rarement marquées de passages de passionnés. Son altitude n’est pas très élevée, cette montagne s’est bâtie une forte notoriété par sa situation géographique : près du pôle Nord, loin de l’humain.
Son ascension nécessite une préparation minutieuse due à son éloignement et une forte volonté de faire sa connaissance. L’avion se pose à quelques kilomètres du début des premières pentes et ce, au seul choix du pilote. Il est préférable d’établir le camp de base à cet endroit car, pour le retour, le pilote n’hésitera aucunement à atterrir au même endroit. De là, une longue approche, en pente douce, nous mène au centre du cirque glaciaire où on installe le camp d’altitude. L’ascension et le passage de la rimaye ne présentent pas de difficulté particulière. Du col, autre ascension facile jusqu’à l’arête sommitale où l’usage d’une corde fixe peut s’avérer utile aux alpinistes moins aguerris. Un sommet si étroit pour un si grand panorama!
Les sommets voisins lui offrent en effet, à cette montagne, la place centrale au milieu de cette chaîne montagneuse et l’entourent pour la protéger. L’Inlandsis qui la regarde s’étend à l’infini. Rêveur celui qui pense la toucher, déterminé celui qui s’en approche, comblé celui qui grimpe ses pentes raides et fier celui qui fait de l’ombre sur son sommet. Si je n’avais pas eu si froid, j’aurais chanté : Jamais je ne t’oublierai…