La pyramide Carstensz est le point culminant de tout le continent Océanie, 4 884m, et est située au centre de la Papouasie sur l’île d’Irian Jaya (Nouvelle-Guinée). Cette montagne est dépourvue de glaciers mais possède des falaises très abruptes, une arête effilée et des aiguilles rocheuses acérées et dangereuses. Le climat y est exécrable: brouillard, neige fondante, orages… très rares sont les périodes d’ensoleillement.
Dans un climat tropical, la marche d’approche vers Carstensz est une réelle épreuve. 125 km dans un terrain constamment marécageux, boueux et détrempé par les averses continuelles. Six jours de marche à une altitude moyenne de 3 000m et un col à franchir à 4 300m… sous pluie battante. À proximité de l’Équateur, le soleil se lève à 6h00 et se couche à 18h00.
Aucun village, aucune activité humaine pendant le trek, l’endroit est totalement isolé.
Plusieurs tribus habitent ce bout du monde. La région de Carstensz est le territoire des Dani. Certains d’entre eux ne portent qu’un étui pénien, un collier et un bandeau de plumes. Il existe toujours de grandes rivalités entre tribus. La Papouasie fait partie des tout derniers territoires « découverts ». Le plus récent cas connu de cannibalisme remonte à 1968. Une cinquantaine de Papous Dani ont accompagné notre équipe, comme porteurs jusqu’au camp de base de la montagne
L’ascension de la paroi rocheuse et la longue traversée sur l’arête sommitale exige une expérience d’escalade purement technique avec plusieurs passages délicats, rappels et montée à l’étrier. Quelques cordes fixes y sont installées. On retrouve la neige au milieu de l’ascension et le froid très humide complique l’escalade.
Le sommet est atteint en fin d’après-midi, à 17h00. Bernard devient le premier Québécois au sommet de Carstensz, le toit du continent Océanie. Toute la descente se fera de nuit, dans le brouillard, avec comme seul éclairage, la lampe frontale.