L’équipe est composée de 3 alpinistes : Nathalie Tremblay, Bernard Voyer et de Dorjee Sherpa. Après avoir réussi ensemble l’ascension de l’Everest le 5 mai 1999, Dorjee et Bernard se sont promis de se revoir en montagne. Dorjee fut donc invité à escalader son premier sommet hors Himalaya; lui qui a réussit 6 fois l’ascension du toit du Monde. Il fut impressionné par la beauté du parc Denali et par le défi que représente l’escalade du mont Denali – McKinley. L’équipe est très expérimentée. Les dernières foulées vers le sommet s’effectuent sur une arête de neige très vertigineuse, aérienne.
Le 2 juillet, à 12h50 (heure locale) Nathalie, Bernard et Dorjee atteignent le sommet 6 194 m. Une belle réussite. On affirme que la différence de pression barométrique due à la latitude nordique donne une sensation de 6 900 m d’altitude. Quoi qu’il en soit, de la haut, une vue exceptionnelle sur l’ensemble de la chaîne de montagnes et le plaisir d’avoir réussi.
Pour Bernard, ce sommet est le sixième de son Tour du Monde par les plus hauts sommets de chacun des continents.
Denali est le mot amérindien du mont McKinley, il signifie »le plus haut ». Avec ses 6 194 m, il est le plus haut sommet d’Amérique du Nord. Situé en Alaska, 200 km au nord d’ Anchorage, il fait partie de la chaîne de montagne de l’Alaska, et est préservé par la stricte réglementation des parcs nationaux américains. Il attire des centaines d’alpinistes chaque année.
Le mont Denali – McKinley procure à ceux et celles qui s’en approchent, un défi de taille. En effet, cette montagne offre le plus fort dénivelé, c’est-à-dire la plus grande différence d’altitude entre son camp de base et son sommet: camp de base à 2 000 m, sommet à 6 194 m, soit une dénivellation de 4 194 m. C’est par avion sur ski qu’on accède à ce massif en se posant sur un glacier peu pentu et peu crevassé. Cet endroit est considéré comme le camp de base même si les alpinistes y demeurent très peu de temps.
Cette haute montagne est considérée, à juste titre, comme l’une des plus difficiles à gravir. Plusieurs obstacles sont à franchir dont le transport de tout l’équipement nécessaire sur une grande distance. Cette entière autonomie suppose des charges importantes à tirer à l’aide d’une luge. Quelques semaines de nourriture, l’équipement de haute montagne… à tirer pendant des jours sur des glaciers crevassés et pentus. L’utilisation de raquettes ou de skis de randonnée alpine s’avère nécessaire jusqu’à l’altitude de 3 350 m.
Au-delà de cette altitude, les crampons sont essentiels pour tirer la charge jusqu’à 4 350 m dû à la forte inclinaison du glacier. Le reste de l’ascension s’effectue en technique d’alpinisme (sac à dos, piolet, crampons et cordes) avec des périodes d’acclimatation à l’altitude.
Certaines parois sont très inclinées et imposent des cordes fixes. Quelques arêtes rocheuses sont également au programme. Une ascension en »mixte » signifie qu’on retrouve roche et glace. Cela exige une attention particulière et une grande précision gestuelle. Le mont Denali – McKinley est également réputé pour ses conditions météorologiques particulièrement capricieuses avec des systèmes climatiques à basse pression générés dans le golfe d’Alaska.
Cette haute montagne ayant une latitude très nordique (63 °), à proximité du cercle arctique, elle connaît bien l’hiver. Il y serait déjà tombé plus de 3 mètres de neige en quelques heures!!! Sa latitude polaire offre toutefois un avantage non négligeable: 24 h de clarté pendant la saison estivale. On peut donc progresser la nuit comme le jour.